Debout

source le Parisien par K. Tribouillard


Est-ce que je suis Charlie ? Mais bien sûr que je suis Charlie.

Alors non je n’étais pas une lectrice de Charlie Hebdo, n’en déplaise aux puristes, mais oui #JeSuisCharlie je l’ai été à la minute ou j’ai pris la mesure de l’ampleur des évènements, Je l’ai été parce que ce sont des Hommes et des Femmes qui sont mort pour leurs opinions, leurs convictions et combien d’entre nous en sont capables aujourd’hui ?  Serais-je capable d’affirmer mes idées jusqu’à en payer le prix de ma vie ? C’est une question à laquelle ces 17 Hommes et Femmes Journalistes, Policiers, Juifs ... ont répondu fatalement, tragiquement, tristement OUI.

J’ai donc naturellement participé au rassemblement le mercredi, parce que pour moi cela était inimaginable de passer ma route ce soir du 7/01. Impossible de rentrer seule chez moi, de faire face à mon écran de TV et de regarder les bandeaux des chaines d'info annoncer le nombre des victimes. Le dégoût qui m’habite avait besoin d’un peu de compagnie. Je suis donc arrivée place de la république et n’ai jamais été aussi heureuse de prendre un bain de foule.

Et puis la tragédie continue, et puis l’horreur s’installe, et puis le dénouement. Certains s’en réjouissent, je crois que je les comprends en quelque sorte même si l’idée d’une justice me plaisait d’avantage, qu’ils mettent des mots sur leur horreur, qu’ils aient à regarder dans les yeux les proches des victimes.

Et puis il y a dimanche, j’ai pris place dans cette immense foule bien évidement, certains sont restés chez eux par crainte d’incidents, je ne peux m’empêcher de penser qu’ils ont donc un peu gagné c’est 3 CONS. Et puis j’oublie. Je fais 100 mètres en 2h30, moi la râleuse aujourd’hui je m’en fou. Je suis frappée par la bonne humeur qui règne entre les numéros 119 et 175 de la rue du Temple, la marseillaise qui résonne dans les rues de Paris j’ai des frissons, on applaudit les flics de France re des frissons, Des «liberté », des « Charlie » scandés  re-re des frisons … Une voisine de cortège apprend par téléphone que son dernier à fait du vélo sans roulettes avec le papa resté à la maison. La vie reprend ses droits, c’est le plus bel hommage qu’on leur doit.


Il y a tellement de monde que vers 17h on nous demande de faire demi-tour. On se réfugie dans l’appart d’un copain pour suivre la marche vers une place de la Nation noire de monde, les chiffres annoncés sont complètement fous, partout en France les gens se sont mis debout, on lit la fierté sur le visage des gens, on lit l’émotion, la colère. Bien conscients que ce n’est qu’un début.

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