Le mec de la cage d'escaliers

Y'à pas a dire y en a qui ont un bon karma et y en d autres qui l'ont pas! Mlle P ferait plutôt partie de la seconde catégorie enfin ça dépend des jours tu me diras.
Bref l'histoire que Mlle P va te raconter est 100% véridique tu vas comprendre..

Ça fait maintenant 1 an et demi que moi et mes chaussures ont habite Bastille, jusque-là tout va bien, mais dans mon immeuble y a un cas disons a part !

Ce mec, la petite quarantaine, qui depuis que j'habite l'immeuble a un plâtre qui va du haut de la cuisse jusqu'à la cheville, alors le pauvre penses-tu de prime abord, certes! 
Je ne l'ai jamais vu autrement qu'avec ce plâtre et un an et demi ça doit être long certes again!

Que le mec se trimballe en short toute l'année ça peut se comprendre vu la situation, qu'il mette des polos de mauvais goût et une banane aussi, bien que la je doute un peu quand même. 
Mais que ce mec ai la fâcheuse tendance à se trouver dans la cage d'escalier souvent en même temps que moi (alors le temps qu'il descende les étages avec ses béquilles j'aurai probablement le temps de faire un aller retour Paris-Nantes ce qui multiplie bien sur les occasions de le croiser) n'empêche ça énerve

Au début il s'agissait seulement de lui tenir la porte, d'attendre entre les étages qu'il passe, un petit sourire d'excuse au coin de la bouche ... Et puis un soir tout bascule

Par politesse je lui demande s'il en a encore pour longtemps avec son attirail d’éclopé. Le mec m'explique que c'est un nouveau plâtre que sont état ne s'est pas amélioré bla-bla-bla  et là sans crier Gare le mec me demande ... (Assied toi jeune lecteur) ... si je ne veux pas signer son plâtre ouai ouai, là ton cerveau par instinct de survie se met normalement en mode pilote automatique, il réfléchit à 100 000 mille à l'heure histoire de trouver une excuse bidon et d'esquiver la demande poliment. sauf que le cerveau de Mlle P ne fonctionne pas vraiment bien dans de telles circonstances, y en a qui en ont fait l’expérience enfin moi je dis ça!! Du coup la seule phrase qui sort de ma bouche consiste en : 

Désolée mais j'ai vraiment pas une jolie signature ... WTF on est bien d'accord!

Le mec insiste un peu, je mets le pied sur une marche puis l'autre sur celle du dessus - oui j'ai malgré tout l'attitude de survie subsidiaire nécessaire à l’espèce et esquive la demande, je monte chez moi,  ferme la porte SAUVÉE. Pas de la plus belle façon mais SAUVÉE.

Tu penses que Rien de pire ne peut arriver haha comme j'aimerai!!

Quelques jours plus tard re-belote je me retrouve nez a nez, coincée entre le premier et le deuxième étage, il bloque le passage impossible de retenter la même méthode et là,ayant pris confiance, le plus sérieux du monde il me demande si ça ne me dérange pas de bien vouloir lui "attacher les deux orteils avec du sparadrap"!! Non tu ne rêves pas .. sans vraiment savoir pourquoi, surement à cause d'un sens de l'abnégation hors du commun j'abdique, faiblement. Je ne vois de toute façon pas comment m'en sortir à moins de crier à l'agression sparadrapeuse, non vraiment je ne vois pas. L'homme dé-zip donc sa banane, sort son sparadrap me le tend, j'abandonne sac et dignité sur le sol, m’accroupis et attache donc son deuxième et troisième orteil ensembles! 
Ma mission effectuée il me remercie allègrement, daigne me laisser le passage, je monte chez moi la fierté dans les chaussettes et pars dans un fou rire non maitrisé. POURQUOI MOI!!

Et ce soir c'est la goute d'eau qui fait déborder le vase, tu sais le vase qui est déjà bien remplis avec la fin des vacances, l’épreuve de la rentrée, le départ du frangin, les contrariétés perso, la journée difficile ...

Je rentre donc en même temps qu’un voisin dans l'immeuble. Le mâle (enfin ce qu'il en reste) est là, finissant de descendre les escaliers, n'étant pas seule je me dis que rien ne peut arriver et vais même jusqu'à lui tenir la porte, la rancune n'a pas totalement enlevé le peu de bonté qu'il reste en moi à son égard. L'autre voisin commence à monter les escaliers, créant donc un furtif moment de tête à tête, j'entends alors les mots redoutés :
"Merci pour la porte, et comme vous l'aviez déjà fait la dernière fois ça vous dérangerait de ... " dans le même temps nos deux visages s'orientent vers ses attributs pédestres. Je ne le laisse pas finir sa phrase, je lance un écoutez grosse journée, fatiguée, vous m'en demandez trop là tout en fonçant dans les escaliers, je l'entend baragouiner un "oui, me-merci mais .."
je n'écoute pas la suite monte les marches 4 à 4  ... Ouf chez moi.

Bon même si je suis officiellement la plus grosse connasse du quartier, il me demandera plus JAMAIS de lui attacher les orteils maintenant hein????




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